Dialogue avec sa fille
- Maman, tu sais que tu es une maman géniale ?
- Non ma cocotte ! je n'ai rien d'une maman géniale, j'ai
simplement une petite fille exceptionnelle. Et tu sais le propre des
gens exceptionnels c'est de rayonner, de briller comme des
soleils. En réalité je n'ai absolument rien d'une
maman géniale, non mais tu es si merveilleuse que tu
éclabousses tous ceux que tu aimes de ton génie.
Tu donnes tout simplement envie aux gens d'être meilleurs
qu'ils ne sont !
- Maman, tu crois qu'un jour tu te remarieras ?
- Je ne sais pas ma cocotte, je ne crois pas, non. Je n'en ai aucune
envie. Mais je sais aussi que dans la vie l'on est jamais certain de
rien et surtout pas de ce qu'elle nous réserve. En mal. Mais
aussi en bien. Ce que je sais pourtant c'est que ton Papa,
c'était lui l'homme de ma vie. Je le sais du plus
profond de mon être. Ce n'est pas même une
certitude. C'est une évidence. (...)
- La preuve c'est que j'ai
trois enfants géniaux !



Une évidence... Et puis, en écrivant ces mots, toute seule devant mon VAIO, sans ma fille devant laquelle je fais bonne figure, j'éclate soudain en sanglots. Parce qu'on a beau faire la faraude ça fait encore un putain mal de chien. Et j'aimerai parfois croire que dieu existe pour lui vomir ma peine et ma colère. Encore une fois...
C'est ce que Veuve Tarquine a écrit le 26/06/2007
Tréfonds et sentiments
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Commentaires
Je m'endors en te tenant la main.
*** (moi je me réveille et je te file un bout de patate)
(:-)
Comme dis vroumette et c'est le commentaire qui m'a fait le plus de bien "vous être beaux, vous êtes beaux, vous êtes beaux, vous êtes beaux...ad lib" sourire, je t'embrasse.
je ne vous connaissez pas et vos mots me touchent. Ils me touchent parce que j'ai vécu ce que vous racontez. Pour etre plus clair j'ai vécu ce que vit votre tarquinet, .... il y a longtemps. Un papa qui s'en va et une maman qui continue seule. J'ai vécu cette absence, elle est une partie de moi maintenant. Tout ca pour vous dire que cette absence, si dure soit elle, n'est pas une menace, et que cet amour que l'on sent dans vous mots sera au contraire un moteur pour vos enfants. C'est difficile a expliquer, mais je l'ai ressenti comme cela.
Comme Vinvin, mais je te file plutôt un bout de biscotte... c'est mieux que la patate au petit dej...
Café crème + granolas + tricot (nouveau j'espère !) + musique qui va bien + trois soleils au quotidien et des bises des copines.
Oh, méfie-toi de cette évidence, ne la regarde pas en face, fuis-la... Laisse les larmes couler, ta gorge se serrer jusqu'à t'étouffer et ta bouche devenir amère, puis, quand ça passe (car tout passe), reprends du poil de ta bête et vis. Bah, tu le sais bien d'ailleurs, j'enfonce des portes ouvertes, il n'y a pas d'alternative.
Mon fils Ilya (10 ans) m'a dit l'autre soir "Je ne sais pas ce que c'est qu'avoir un papa. Mon papa à moi, il est imaginaire: ce sont les autres qui me le racontent. C'est un papa de contes de fées. Parfois, je me dis que s'il était vivant, je l'aimerais moins bien". Eh bien, vois-tu, je n'ai pas pleuré. J'ai pensé à Jean avec le coeur léger, ce qui m'arrive parfois, maintenant.
Alors, courage à toi, et merci de tes jolis billets.
Les enfants nous réconfortent d'une façon formidable et puis soudain on se trouve renvoyées à "l'avant" qu'ils n'ont pas forcément évoqué mais dont leurs réflexions nous expriment le regret. Je connais ça, sur un mode bien mineur puisque la mort en gros et sauf pour mon père n'a fait que nous frôler, chacun notre tour ou presque puis s'éloigner lentement à nouveau (je m'efforce du moins de croire qu'elle l'a fait) et que rien du reste n'est totalement irréversible. J'aimerais bien éprouver une bribe de ta colère, c'est peut-être un bon moteur pour parvenir à s'en sortir. Mais je n'ai pas de dieu à qui l'adresser, on ne peut rien contre les maladies qui s'abattent sur nous (ou si peu quoiqu'on veuille nous faire croire), et je ne parviens pas à en vouloir à ceux qui m'ont fait tant de mal, juste un peu pour la manière et surtout le moment où ils l'ont fait, leur aveuglement (volontaire ? inévitable ?) face aux conséquences possibles. En même temps je peux comprendre, comme me l'a écrit quelqu'un de bien pour me réconforter, que "la souffrance de l'un, parfois, n'est pas possible pour l'autre".
En attendant, pas le choix, il faut bien continuer avec ce sentiment profond, ancré que rien ne sera plus jamais simple.
Une fille géniale.
A fille géniale .... Maman géniale. Bisous à toi jolie VT et à tes trois magnifiques tarquinets.
A Dieu, mes commentaires
Vos considérations obscènes sur la durée de mon deuil vous auraient valu, il y a encore peu de temps de cela, une rasade de lance-flammes. Dorénavant je me contente de faire disparaître les grossièretés avant de souhaiter bon vent à ceux qui les sèment. Vous n'êtes pas le bienvenu ici, merci d'aller porter vos mufleries sur d'autres lieux — VT.
Les sanglots il faut les laisser éclater, une preuve qu'on est bien en vie, riche de sentiments, de sensations, d'émotions, même si douloureuses. Une bise, madame! à vous, la seule femme à vélo qui ait ma sympathie :)
Ouch!
Je n'ai pas pleuré depuis belle lurette, il était temps, passer par ces pages de vie tombait à pic.