Mort cérébrale

RER D. Je reviens d'Evry. Les barres de HLM défilent le long de la voie et me font jouer à cache-cache avec le soleil printanier qui brille aujourd'hui.
Enfoncée dans mes rêveries je surprends une phrase échangée entre deux post-adolescentes.
Elles parlent de Cantat et de sa condamnation prononcée ce jour par le Tribunal pénal de Vilnius.
Cette affaire me ramène immanquablement à la signification du terme : « mort cérébrale » .
Tous les médias l'ont dit : Marie Trintignan était en état de mort cérébrale. Ils n'ont rien dit d'autre.
Ils n'ont pas raconté ce que cela signifie pour ses proches. Je ne suis pas certaine qu'ils savent vraiment ce que cela signifie...
Et puis, par respect et par pudeur pour ses proches, le sauraient-ils qu'il leur faudrait se taire...
Car comment décrire l'indescriptible ?
Ce coup de fil où l'on vous apprend que l'encéphalogramme de l'être aimé est plat, que cela signifie qu'il est décédé.
Qu'ils vous attendent, que l'on peut prendre tout notre temps, "non il n'y a pas d'urgence, venez quand vous pouvez"
.
La stupéfaction et puis les pleurs, le refus violent, la douleur insoutenable, le monde qui s'écroûle, l'horreur absolue...
Hébétés, on se rend près du corps médical, près du corps de celui que l'on aime tant.
Les médecins vous expliquent comme ils peuvent, et de la façon la plus technique possible ce que cela signifie. On sent bien qu'ils craignent de se faire happer par le désespoir de ceux-là.
Ils sont parfaitement conscients que leur explications ne peuvent satisfaire personne et surtout pas eux... On devine qu'ils ont fait le choix de sauver des vies, pas d'annoncer le pire et qu'ils font de leur mieux.
Et puis on vous accompagne près de l'être qui est tout pour vous, près de votre soleil qui rayonne une ultime fois.
Un léger bip, auquel on ne prêterait aucune importance si ce n'était ce jour là, me fait comprendre que l'on met fin à l'injection de noradrénaline.
Son coeur va s'arrêter... Le mien aussi.
Les rideaux sont baissés, la porte est fermée, seule avec lui.
Je repousse les appareils qui l'entourent et je pose ma tête sur son épaule, je le caresse, je le renifle, je me presse contre ce corps que j'aime tant. Je m'enivre une dernière fois de sa présence...
Ce grand corps solide et rond, doux et odorant et dont les membres bougent encore comme pour crier "je te sens".
Je pose ma tête sur sa poitrine je n'entends déjà plus son coeur.
Je lui parle, je chuchote des mots d'amour, des serments mais surtout des remerciements, des remerciements pour l'immense bonheur qu'il m'a donné sans compter.
Je suis partie. Sa pression artérielle était à "2", je ne parvenais plus à entendre battre son coeur, il sentait bon, sa peau était douce et je lui avais dit tout ce que je devais lui dire.
En franchissant cette porte, je savais qu'il m'aimait plus que tout ; et qu'il m'avait donné la force surhumaine dont j'avais besoin pour aller auprès de ses enfants et leur dire ces mots qui résonnent encore dans ma tête: « papa est mort ».
C'est ce que Veuve Tarquine a écrit le 29/03/2004
Tarquin et Tarquine
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Commentaires
je suis désolée ... courage la vie est encore pleine de beaux rebondissements et ne t'inquiète pas il est surement pret de toi !
Décidemment....
Garde courage et comme dis plus haut il est toujours près de vous. Tu le reverra un jour ...Mais pas encore.
Accroche-toi à ce que tu veux au besoin. Mais ne lâche pas l'écriture.
J'appréciais les mots de la Tigresse-Na ! pour ce qu'ils nous disaient des qualités humaines de leur auteur(e), et les voici qui reviennent de plus en plus beaux, et justes. C'est ce grandiose qu'on réclame, quand la littérature est connectée à la vie.
Maintenant, tu dois tenir. Vivre. Pas survivre. Vivre.
Vivre car, toi, tu as la chance d'être encore là, cela te donne le devoir d'être joyeuse, de rire et sourire, d'avoir le regard pétillant. Pour lui, un peu, bien sur, mais avant tout pour toi.
Sa vie est terminé. La tienne, non.
Puise la force de continuer dans l'Amour que vous partagiais.
Bien sur, il va te falloir faire ton deuil, souffrir le martyr d'une séparation aussi cruelle, te sentir vide, ne pas savoir quoi faire, sentir les sanglots monter le long de ton corps, traverser ton coeur meurtri pour venir ecraser dans un souffle ton cri de douleur.
Mais, pitié, surpasse toi, sauve-toi. J'ai vu une personne très proche ne pas s'en sortir. Or, une mort, aussi terrible soit-elle, ne doit pas en entraîner d'autres.
Désolé pour mon texte un peu trop distant, j'ai pourtant eu les larmes aux yeux en te lisant, mais j'ai trop peur que tu ne survives pas à ce déchirement de l'âme. Courage. Tiens bon. Accroche toi et laisse faire le temps, quoi qu'on en pense, il est quand même notre meilleur allié dans des moments pareils.
Mon adresse e-mail est à ta disposition.
Maraudeur
Je ne pense pas le revoir un jour, je pense et j'espère qu'après la mort, il n'y a rien.
Je l'espère car je sais que me voir ou me savoir seule avec nos tarquinets constituerait une souffrance insoutenable pour lui.
En attendant d'en avoir la certitude, je vais continuer à veiller sur nos biquets et tâcher de m'épancher sur ce blogue sans trop me répandre...
En tout état de cause, merci beaucoup pour vos interventions si chaleureuses.
Rassure-toi, mon Cœur, tu ne m’as point perdue
Le lien qui nous unit ne peut pas se briser
Et dans nos solitudes au parfum d’amitié
Nos deux cœurs nus s’élancent et restent éperdus
Oui, le jour s’est enfui, le soleil s’est couché
Et le parc est désert à cette heure avancée
Mais pour railler en moi les peines qui m’oppressent
J’entends ta douce voix et ses chants d’allégresse
Le chant sacrée de ta voix
Dans mes nuits résonne et tinte
Je te sens auprès de moi
Tu réveilles ma joie éteinte
Je ne connais de frisson
Ni de lumière aussi belle
Que l’accord de ta chanson
Qui répond à mon appel
Oui ton image me suit
Réconfort aux heures glacées
Sereine étoile de la nuit
Où dorment mes douleurs passées
Ainsi dans les pays amers
Où mon âme erre vagabonde
Les fonds noirs et solitaires
S’égayent d’une joie profonde
Et dans l’écrin de ma vie
Précieusement enfermée
Perle d’Ambre que rien ne ternit
Tu demeures le très aimé
Le coeur, dans sa douleur, se grignote toujours
D'une requête incessante qui profane ses jours.
La joie revient pourtant, car brille la lumière
Parmi nos ondes d'or, dans nos eaux de velours
Nous retrouvons en nous le printemps éternel
Receuillant nos secrets, les gardant pour toujours
… …
Merci Mipop' Merci beaucoup :)
Je suis extremement ému par ton site, par ce que tu y dis et bien sur très impressionné par la femme que tu es. Le fait de lire ce récit est dèja suffisament douloureux pour moi, je n'ose imaginer la force qui t'habite pour faire face à ce deuil. J'aurai aimé t'aider mais je ne sais pas comment faire. Je pense à vous régulièrement. J'ai trouvé ton site en tapant "choroideremie" dans Yahoo et je suis boulversé. Par ce que tu écris et aussi par ton lien dans les sites amis.
Je te témoigne tout mon amour à toi et tes enfants. Tu es quelqu'un d'exceptionnel.
Heu mais que le bougre va me faire perdre mon teint de navet pour un vermillon du plus horrible effet !
Je suis quelqu'un de très ordinaire, ce sont les évènements qui me sautent dessus qui le sont moins...
Ca vous dirait de partager une pizza surgelée et les poils de mon vieux chat ? :)
Je t'envoie un mail :)
J'ai attendu de ne plus avoir de larmes dans les yeux pour écrire.
Ce message m'a renvoyée à un passé plus si près mais toujours présent. Je réalise enfin, même si je le savais, que la mort d'un père c'est aussi pour quelqu'un la mort d'un mari.
Souvent je me promène chez toi, je visite ta vie, tes petits bonheurs et ton grand malheur. Et chaque fois, ma promenade me ramène à cette page, que je relis chaque fois... et je pleure. J'ai vu tant de malheurs contés par le menu dans les pages du magazine pour lequel je travaille. Il faut parfois que le cœur se blinde. Mais ici, il n'y arrive pas. Et je n'arrive pas à être juste lectrice voyeuse. Et je pleure...
Permets-moi de t'embrasser.
Laure
"De deux choses l'une: l'autre c'est le soleil"
Ombre et lumière. Indissociables. Aujourd'hui la lumière est différente et ce sont tes enfants qui la portent. Mais elle est là. Elle a juste changé de mains. Tu dis être quelqu'un d'"ordinaire. Permets-moi d'en douter. Pour eux en tout cas tu ne l'es pas.Une maman ne l'est jamais... Je suis émue par ta pudeur,ta zone d'ombre et ta douleur,touchée par tes mots et troublée à m'en réjouir par ton esprit facétieux et ta lumière. Ne t'épargne aucune petite joie, aussi minime soit-elle, désuette ou insignifiante...jamais inutile.
La nuit n'est jamais tout à fait noire, le soleil brille toujours quelque part.
Laisse ici tes heures perdues, vagabondes et exutoires. Ecris.
Le reste est pour eux...et tu leur donnes si bien.
Respectueusement
L'Apus
(maman de 36 ans)
Ouais, bon... euuuh... je retire. RIEN à voir avec mon arrière-grand-père... à aprt peut-être un corps allongé sur un lit d'hosto... et une déchirure, un bout de soi en moins.
Je ne peux que compatir très fort, à condition que Tarquine accepte cette compassion (y'a des gens qui n'en veulent pas, des fois).
Triple Ouch, donc.
Je.... J'ai..... enfin.... Ce message tu ne le liras sans doute jamais j'arrive tard. J'ai fait ta connaissance comme ça, je sais plus comment... je, j'ai voulu en savoir plus, et voilà, je sais. J'ai pleuré. Pardon. Je ne sais pas pourquoi j'écris ces lignes, certainement très égoïstement, mais je ne sais pas pour quelle raison. Je voudrais te prendre dans mes bras si cela te faisait du bien, je t'emmènerais danser si cela te faisait plaisir, je t'emmènerais en voyage si cela te faisait rêver, je ferais le clown si cela te faisait rire... + toi et à vos enfants, tout cela si, si et si. Bien inutile si, puisque je ne peux rien.
Douces nuits pour toujours, heureux jours continûment.
Bonjour, J'ai vu plusieurs fois ton nom dans des commentaires sur ton blog et j'ai eu envie de te "connaître" un peu.Ton texte est poignant, un bel hommage à ton amour. Je te comprends pour avoir vécu la mort en direct de mon mari, voici 4ans1/2. La terre qui s'ouvre sous nos pieds, le gouffre noir, ses parois glaciales... mais la vie est forte, plus forte que tout. Un jour on a envie de lui sourire de nouveau et je crois que c'est ce que tu fais. Bravo. Je t'embrasse en cette période de fêtes.
(je voulais dire "des commentaires sur d'AUTRES blogs, excuse).
Bouleversant de simplicité Bouleversée par ta sincérité J'aimerais être la moitié de la femme que tu es... Je suis émue d'avoir trouvé une personne de ta qualité... Je suis effondrée de l'effet que ton texte me fait...
Je viens pour la premiere fois sur ce site, et j'avoue avoir pleure en lisant ce texte, mais aussi souri en voyant la photo de toi et tes enfants. Je t'avoues etre impressionnee par ton courage. Car il en faut pour supoorter cela et aussi pour continuer d'avancer. J'imagine que la presence de tes enfants doit beaucoup d'aider. Je ne sais pas si j'aurais ete capable de faire la meme chose mais ta volonte est un exemple que je ne manquerais pas de suivre. Merci a toi pour ce temoignage bouleversant et acrroches-toi, tes petits bouts de chou valent la peine de continuer a vivre. Ils ont l'air adorables.
J'ai larme à l'oeil
et les poils en frisson :
ma mère s'est stoppée
dans mon 29 mars 2004
après une nuit comateuse
entubée de bruits de sons et de bips
loin du calme reposant
de sa vie reposée
je vous aime dans nos instants croisés
d'une date symbolique où nos souvenirs maintenant se croiseront
ou jamais plus je ne pourrai penser
à mon 29 mars 2004 sans penser
à votre 29 mars 2004
philippe
29 mars 2004
un an un an déjà elle est partie le coeur serré de trop près
autour d'elle éteinte c'était la fête des lumières avec toutes ces diodes multicolores et ces serpentins fous zigzaguant sur l'écran noir s'entrechoquant d'un bout à l'autre du prompteur tels des fauves voulant s'échapper de leur cage apeurés par la mort si proche
autour d'elle muette c'était le tumulte avec tous ces appareils qui bipent sonnent re-sonnent résonnent se font écho jusqu'à sa mort d'un son monocorde continu qui me lancine encore
69 ans c'est jeune pour casser sa ligne de vie, maman pourquoi étais-tu si pressée ? le vide de ta présence m'emplit je pense à toi je t'aime je te l'écris puisque je ne puis plus te le dire
phil
J’ai pas connu ça ... pas comme ça. Mais mon beauf est parti ainsi... après une année de coma. Il est parti une nuit, sans nous prévenir. Une année de coma à espérer, à se demander ce qu'il resterait de lui, de sa personnalité, si il décidait de se réveiller. Une année à désespérer. Et puis il est parti : un soulagement, une libération. Je ne suis pas sa femme, je ne suis pas son fils, mais il était mon frère. Et malgré cela, son départ a été une libération : pas un nouveau départ pour qui que se soit, mais une apnée trop longue qui prenait fin : à nouveau, nous avons recommencé à respirer, tous. C'est douloureux, ça fait mal. Ça fait peut-être deux ou trois ans, maintenant : c'est vrai, la douleur s'estompe avec le temps. Mais les souvenirs, les regrets, tout reste là, pas très loin de la surface. La mort cérébrale.... dans le cas que j'évoque, cela n'a été qu'un long supplice : comme d'apprendre tous les jours qu'il y avait eut un accident....
Mais bon, nous sommes en 2005 : il fait beau, j'ai des chances d'être papa cette année (ou l'année prochaine...) : je suis venu sur site par hasard, j'ai lu ces lignes par hasard, elles m'ont remuées et j'ai répondu. Je sèche les larmes qui remontent, et je repars bosser ...
Bonjour je connaissais pas votre blog mais quelqu'un m'en a parlé l'autre soir, à paris blogue t il et je m'étais promis de venir vous lire. Et je suis très touché par cette découverte. Je vais vous mettre de ce pas dans ma blog roll. Vous êtes l'illustration que le blog peut être intime et beau sans être impudique ou larmoyant. Bises à vos petiots. Hervé Resse
Je ne connaissais les blogs que par oui-dire mais quelle belle découverte que le vôtre! C'est un bonheur de vous lire et de se retrouver dans vos lignes! Car je retrouve ce que l'on éprouve à la perte d'un être cher. Je crois que je reviendrai vous voir.Merci
Une fille que j'aimais beaucoup m'a parlé un jour de sa mère qui était morte alors qu'elle était encore enfant. Elle aimait s'imaginer que celle-ci était en quelque sorte devenue son ange-gardien. C'était une présence qui l'accompagnait, une présence douce et réconfortante, un lien qui ne s'éteint pas. Je ne vois pas vraiment ça comme une forme de survivance à la mort avec une existence dans l'au-delà (je n'y crois vraiment pas), mais plutôt comme le lien qu'entretiennent les souvenirs et l'amour pour l'être qui a disparu. Je suis plutôt cartésien dans mon genre, mais quand cette fille m'a dit ça, j'ai eu un grand sourire et je me suis dit: "c'est une jolie idée d'avoir un ange gardien, et j'ai envie de croire avec toi que ta maman est le tiens."
Mon clavier n'a pas assez de lettres pour t'écrire ce billet. Alors je l'adresse à tes petits zèbres... Chers zèbres J'ai vu un site auquel je crois que vous participez ... Celui des pataloustics ! Je dois vous féliciter car vous avez très bien travaillé. Je voulais vous dire aussi d'embrasser très fort votre maman. Tout le monde a une maman mais une comme ça, c'est plus rare. En plus je suis certain que c'est une championne des guilis !!! Profitez bien des vacances et pas trop de bêtises. Enfin, un peu quand même hein ? Je vous embrasse et mes zèbres à moi font de même. Steuph
Je viens de prendre connaissance de votre site et en suis émue. j'ai perdu mon mari il y a moins d'un an, il n'avait pas encore 49 ans, après cinq ans de maladie (suite d'une violente thrombose). Michel avait écris des pensées que j'ai retrouvées et elles m'aident énormément à continuer le chemin. Je ne sais pas ce qu'il y a après la mort, si ce n'est pour moi la certitude d'un amour plein que nous retoruverons, mais selon les images stéréotypées auxquelles on nous fait croire. C'est une Présence indescriptible. Je vous livre deux phrases de Michel : "Le passé est la lanterne du présent qui éclaire l'avenir" et "L'Amour est durable par delà la mort";
J'ai besoin de partager et je viens de créer mon blog: Côté lumière. J'y ai mis une phrase "La mort met fin à la vie, pas à la relation".
Bon courage et à bientôt!!! Isabelle
Bonjour,
C'est très beau ce que je découvre : les enfants et la joie de vivre, l'humour, les mots ...bravo
Petite foule danse Autour d'un corps s'endormant Douceur immense Pour le départ d'un parent Calmement Peint aux couleurs de l'artifice Des bleus lisses et roses et blancs Et lentement Visages tendres sur l'herbe glissent Se sourient en chuchotant Et sans le moindre tourment Ils fêtent mon enterrement
Cendres folles et s'envolent Sous les yeux pâles et contents Et s'unissent aux lucioles Pour vivre un dernier instant Et à jamais Restent en suspens
Et j'ai souvent souhaité Partir avant les miens Pour ne pas hériter De leur flamme qui s'éteint Et m'en aller En gardant le sentiment Qu'ils vivront éternellement Et simplement Qu'ils fassent que la nuit soit claire Comme aux feux de la Saint-Jean Que leurs yeux soient grands ouverts Pour fêter mon enterrement
Père et mère, sœurs et frères Je vous aime puissamment N'adressez aucune prière Où que j'aille je vous attends La poussière Vit hors du temps
Il faut rester à la lumière Dansez, buvez en me berçant Que je vous aime en m'endormant
Juste un message d'encouragement, de soutien et des papouilles tout pleins. Votre note m'a beaucoup ému.
Une grosse bise à tous les Tarquin. Je vais continuer à suivre vos écrits. Ma mère s'est trouvée dans la situation de Tarquine (en 1948) j'avais 7 ans. Pour son anniversaire, nous trois nous lui avons offert des fleurs : en pleurant elle nous a dit "vous les porterez au cimetière..."
ça fait deux mois que je fréquente la blogosphère, ben c'est ton texte qui m'a le plus touché.
J'ai seulement lu sur ton blog la page "mentions légales" (citée par http://maitre.eolas.free.fr/), qui m'a fait rire comme on m'a rarement fait rire sur le web, et cette page ("mort cérébrale"), qui m'a ému comme rarement on m'a ému sur le web.
J'ai lu cette page il y a une semaine, et depuis elle ne me quitte pas l'esprit.
Tarquine je pense à vous, et bravo pour votre amour de la vie !
"Les vivants ferment les yeux des morts. Les morts ouvrent les yeux des vivants."
Je suis bien incapable de me souvenir qui a pondu cela. Mais en lisant votre page, je n'ai pensé qu'à cela. Qu'à cela. Qu'à cela.
Je vous souhaite bon vent belle mer. Simplement.
Je suis totalement scotché par votre blog, que je découvre au hasard de mes cheminements électroniques.
Je n'ai jamais été aussi interpellé par ce qui est dit, par la beauté tragique de ce qui est écrit, par la dimension dramatiquement belle de la façon dont cela est exprimé.
Les mots renvoient à ma propre histoire, celle d'une grand mère et d'un père parti en voyage là où personne aujourd'hui ne peut les rejoindre. Le vide et puis l'existence. La conscience que la vie est fragile, ce petit fil qui nous retient ne demande qu'à vous sauter à la figure ! Mais l'Homme est plus fort, fort parce que ses déchirures sont des moments de vie et pas de mort. Qu'elles contruisent sur autre chose que sur le vide de la disparition.
Je vais tout lire de ces magniifiques textes, que vous écrivez avec un talent immense et personnel. Je vous admire pour tout cela.
Je souhaite à votre communauté une merveilleuse journée, grâce au petits moments dérisoires qui ne manqueront pas de l'ensoleiller au fil des minutes qui coulent.
j'espère que je trouverais un jour les mots pour vous exprimer à quel point vous m'avez émue. En attendant, juste ........ un silence empli de larmes. Je ne comprends même pas pourquoi, je n'ai pas vécu de tel drame. Et pourtant, je ressens quelque chose en lisant ce texte. Et puis, pour finir, vos photos sont magnifiques, dignes des plus grands photographes. Que dis-je, elles arrivent à faire passer encore plus d'émotions. Là où les professionels mettent 1/4 d'heure à préparer une mise en scène, à mettre en place tout un jeu de lumières, vous vous parvenez à capturez l'émotion du moment, avec tout ce bonheur qu'arrive à faire passer vos tarquinets & co. juste avec les yeux.
Je vous ai découverte hier, en tapant quelque chose comme "blog chocolat", et je suis tombée sur vous, j'ai trouvé ça joliment présenté, très joliment même, puis j'ai trouvé les photos très belles, puis en me penchant de plus près j'ai trouvé ça très drôle, et maintenant je suis émue comme jamais. Et touchée, très touchée........ Vous êtes désormais dans mes favoris....
Bonjour,
Je ne sais même plus comment je suis arrivée ici, tellement j'ai revu une histoire personnelle dans la même émotion et j'ai eu envie d'écrire : je suis là ! J'ai lu un article du blog où tu parles de ton ton sans compromis, celà a toujours été mon principe de vie...j'espère que l'on se croisera un jour...tu peux aller voir mes deux sites de podcasts : meltingpod.com (musique) et meltingtalks.com (débats) A bientôt. Moi aussi je vouvoie mais là j'ai eu envie de dire "tu". Annie
Madame, de vous avoir lu, je me sens plus humain. Les Tarquinets ont bien de la chance de vous avoir.
Je pense à vous et aux 3 petits Tarquinets. Ils ont beaucoup de chance d'avoir une mère aussi merveilleuse.
Comme tout le monde c'est la larme à l'oeil que je vous est lue. C'est étrange cette distance nécessaire que l'on prend avec la mort des autres. Tous les jours de gens meurent, ici ou ailleurs, et on rajoute juste un peu de sel dans la casserole en augmentant le volume de la radio parce que l'eau commence à bouillir...
Et parfois, quand on se rapproche de l'une de ces morts, comme une grande claque, ça vous touche. On se rend compte que chaque victime annoncée ici ou là, ou chaque mort naturelle qui se produit chaque seconde sur terre, est une tragédie pour un ensemble de proches.
On ne peut pas être touché par tous les décès, sinon on ne vivrait plus. Mais celui de votre mari m'a ému, et je vous souhaite tout le courage du monde avec vos enfants.
Si cela pouvait ne serait-ce qu'une seconde vous rassurer, dites vous qu'il est parti tranquile, vous vous aimiez, et vos enfants allaient bien. Il vaut mieux ça pour la paix de son âme et de la vôtre que s'il y avait eu discorde ou que sais-je encore...
Courage.
La vie continue, elle est pleine de surprises. C'est toujours quand on s'y attend le moins que quelque chose vient vous sortir de votre léthargie mélancolique. Rien ne meurt, tout se transforme... Les cycles de vie ont 7 ans d'existence... Quelque chose qui est arrivé il y a 7 ans peut revenir 7 ans plus tard. Réincarnation ?
Aspirine, tu t'es trompé de billet, les commentaires déplacés et prosélytes de tout poil ne sont autorisés que sur ce billet.
Je comprends pourquoi vous vous êtes affublé d'un surnom aussi stupide... effectivement votre prose réclame au moins deux cachets après l'avoir avalée. Encore qu'à mon sens c'est plutôt un anti-vomitif que vous devriez proposer aux malheureux à qui vous servez ce qui ressemble fort à des excréments.
J'avais lu ce billet lors de ma première - et ô combien agréable - visite sur bricablog. Je n'avais pas osé commenter. Maintenant que je viens vous lire plus souvent, que j'ai l'impression de mieux vous connaître, j'ose. Quoi que l'on nous dise dans ces moments, je pense que nous sommes toujours terriblement seuls face à notre souffrance, tellement seuls... sans se rendre compte que nos amis nous portent sur leurs épaules (cf la bible) et que même s'ils ne peuvent pas comprendre, ils compatissent. Olivier Py écrit que la chose la plus importante qui peut se dire, au milieu du brouhaha de la parole et de la discussion, c'est "je souffre avec toi". Il a oublié "merci". Je voudrais vous dire les deux. Je trouve votre prose sublime et délicieuse, encore merci.
Je lis et relis ce moment là....et je ne peux m'empêcher de pleurer...
Parce qu'à travers des moments si difficiles, tout parait dérisoire...faut il être confronté à une telle réalité pour prendre conscience que chaque minute est précieuse ? Et dire qu'au moment du divorce j'ai souhaité ardemment que mon ex mari meure pour disparaitre de nos vies, le rayer d'un trait pour ne plus avoir à supporter ses mensonges perpétuels, sa violence cachée, son égoisme, sa façon d'être, son monde du "paraitre"...
J'ai plutôt en tête "Papa nous a abandonnés tous les trois " ; alors faisons le deuil à notre vitesse, soulageons nos peines mais surtout créons nous des souvenirs, des moments de pur bonheur...même si je sais que des moments de tristesse ressurgiront ! Je suis là pour veiller à ce qu'ils ne soient pas trop pesant pour les loulous...mais moi ?
Mais qu'ai - je à me plaindre "il" est là... ! De quel droit puis je poser un tel commentaire ? Oui face à ce drame, je ne peux que me taire...et faire preuve d'humilité....mais Dieu que la vie est dure !
Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l’envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de roses et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;
Et plus tard un Ange, entrouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.
la mort des amants. Charles Baudelaire, les Fleurs du mal. (1860)
Je pleure a tous les jours depuis 5 mois la raison est que mon mari est mort depuis 5 mois et je ne peit accepter son départ je veut mourir aussi et j,ai penser au suicide car pour moi ce serais la solution j,ai perdu 30 livre anorexique 82 livres et plus le gout de rien incapable de continuer que me conseiller vous j,ai 76 ans et vivre seule sans famille tous morts je n,en peut plus quoi faire je me sens faible et je m,ennuie de lui a mort Marie
Je comprend ce que vous tous a écrit moi je l'ai vécu il y a plus d'un an j'ai eu un grave accident le médecin quand il m'a retrouvé j'étais en mort cérébrale il m'a fait les premiers soin puis les pompiers m'ont amené à l'hôpital. A l'hôpital on repris les secourts je suis rentrée directement ils m'ont fait un billan complet scan. Le scan à fait qu'ils ont découvert un tromatime cranien puis en salle d'opération car j'avais la rate éclaté j'ai passé 3 mois à l'hôpital dont 1 semaine dans le coma. Le troma que j'ai eu a fait que j'ai perdu la mémoire complètement et aujourd'hui j'ai des scéance d'orthophoniste 3 fois par semaine puis j'ai du mal a me reconstruire pourtant a l'époque je n'avais que 23 ans. Aujourd'hui je suis marié et cet homme a subit cet accident il m'a encouragé en fin il a tout fait pour que je sois bien mais le problème c'est que je ne suis pas bien dans ma peau et dans ma tête, je suis en arret de travail depuis cet accident je ne peux rien faire, je voix les jours passés, les minuites passées c'est horrible c'est devenu un supplice d'attendre et de patienter. (dsl pour le fautes je réaprends a écrire correctement)
Je vous lis pour la première fois aujourd'hui, ... et je me trouve totalement désemparée devant mon écran... Que vous dire, sinon que vous m'avez profondément émue, que votre courage, votre sincérité, votre humanité sont formidables, que la description que vous donnez de certains moments provoque une empathie plus que douloureuse, que je me trouve bien honteuse et futile de faire un drame de quelques petites misères (attention, hein, j'ai aussi de grandes misères ;-))... Vos textes sont d'une beauté lumineuse, vos photos époustouflantes ... et vos enfants magnifiques. Avoir des enfants avec l'homme qu'on aime est la chose la plus merveilleuse qui soit, certainement. A une prochaine fois, bisous à vos petits mouflets.
Mon dieu, le courage que vous avez dû avoir ! Je ne suis pas comme vous, je crois, ce qui me rend parfois les choses plus simples puisque les ruptures d'aujourd'hui sont les retrouvailles de demain. La douleur n'en est pas moins forte, cela va sans dire. Vos enfants sont tout simplement splendides et vos rapports certainement fusionnels. Qu'en cette fin d'année, vos souhaits soient écoutés et 2007 à la hauteur de votre volonté.